Gaz : Tendance observée baissière
- Plusieurs facteurs ont favorisé la baisse des prix : la pause des vacances d’hiver qui a fait diminuer la demande, des températures supérieures à la moyenne de saison, un apport éolien important réduisant la demande de gaz du secteur électrique, et principalement une forte arrivée de GNL.
- Toutefois les facteurs de risque sont nombreux : nouvelle montée des tensions Russie-Ukraine pouvant provoquer une plus forte réduction des importations de gaz russe, le très faible niveau de réserves européennes de gaz pour finir l’hiver et les problèmes du parc nucléaire français pouvant provoquer une hausse de la demande de gaz pour la production électrique.
Tendance attendue stable-haussière
Electricité : Tendance observée baissière
- L’arrêt prolongé des 5 plus grands réacteurs du parc nucléaire en France fait réviser de 30 TWh à la baisse la prévision de la production électrique d’EDF en 2022. L’électricien l’estime désormais entre 300-330 TWh.
- RTE augmente la vigilance pour le mois de janvier en raison de la disponibilité dégradée du parc nucléaire.
- Sous le contexte d’offre actuel, les prix de l’électricité (et du gaz) seront particulièrement sensibles à l’évolution des températures d’ici à la fin de l’hiver.
- 20 TWh supplémentaires d’Arenh seront vendus en 2021, à 46,2€/MWh, afin de soutenir les consommateurs. Le nouveau guichet est attendu pour avril.
Tendance attendue stable-haussière
CO2 : Tendance observée baissière
- Les prix du CO2 abandonnent les niveaux proches de 90€/t. Le retour des enchères journalières gouvernementales de quotas (10/01) après l’interruption de décembre a contribué à la baisse des prix, également favorisée par la détente des prix de l’énergie et l’apport éolien important. L’estimation du marché du prix moyen du CO2 sur 2022 est de 75€/t.
- Les industries soumises au marché ETS ont jusqu’au 30 avril pour restituer leurs quotas carbone pour l’année 2021.
- La France préside le Conseil de l’UE pour six mois à partir du 1er janvier. Les sujets prioritaires dont le gouvernement souhaite avancer sont la crise énergétique, l’industrialisation européenne, l’ambition climatique et la taxe aux frontières.
Tendance attendue stable
Pétrole : Tendance observée haussière
- L’OPEP+ a décidé, lors de sa dernière réunion d’évaluation des conditions du marché le 04/01, de maintenir la hausse de sa production de 400k barils/jour en février. Le cartel estime que l’omicron aura un impact moins important sur la demande de pétrole et revoit à la baisse le surplus du marché durant le 1er trimestre.
- L’OPEP+ a rendu au marché deux tiers de la production que l’organisation avait coupé durant la crise sanitaire.
- Plusieurs pays du cartel peinent à augmenter sa production et respecter leurs quotas en raison des instabilités politiques et problèmes de production, notamment le Nigeria, la Lybie, l’Angola et le Kazakhstan.
Tendance attendue haussière
Economie
- A la suite de la bonne performance de l’économie française en 2021 (croissance du PIB de 6,7%), le déficit public est moins important que prévu initialement, de 7% du PIB au lieu de 8,2%.
- Les marchés prévoient que la Réserve Fédérale augmente son taux d’intérêt directeur quatre fois cette année afin de contenir l’inflation. A contrario, la Banque Centrale chinoise a baissé pour la 1ère fois en deux ans sont taux d’intérêt afin de soutenir l’économie affectée par la résurgence omicron.
- La révision des règles de l’UE sur les investissements durables et la taxonomie, qui poursuit l’alignement avec l’objectif climatique Fit for 55, est en discussion. Le sujet de controverse : les investissements en gaz et en énergie nucléaire. Une position commune semble difficile, certains Etats membres s’opposant à leur considérer comme durables et sujets aux financements, alors que d’autres sont favorables.
L’avis d’Endesa
L’accalmie des prix du début d’année a été interrompue mi-janvier à la suite de la remontée des tensions entre la Russie et l’Ukraine ainsi que par les problèmes du parc nucléaire. L’arrivée du GNL et les températures douces freinent actuellement les hausses des prix mais le contexte de court terme, en particulier pour le reste de l’hiver, reste très compliqué. La demande pour reconstituer les réserves de gaz pour l’hiver 2022-2023 supportera les prix Q2-Q3’2022, d’autant plus que les perspectives de voir NS2 en opération cette année se réduisent. Les prises des positions d’ici à la fin de l’hiver doivent être calibrées car les risques demeurent importants et provoquent une très forte volatilité des prix.