6e rapport du GIEC : comment les entreprises s’adaptent-elles ?
Le Groupe Intergouvernemental d’Expert sur l’Évolution du Climat (GIEC) a publié le 4 avril 2023, son 6e rapport d’évaluation. Il alerte sur l’urgence des actions à mener et propose des solutions pour atténuer le réchauffement climatique et s’y adapter. Dans cette course contre la montre, les entreprises ont un rôle majeur à jouer.
Les principaux enseignements du 6e rapport du GIEC
Sensibiliser, évaluer l'impact et agir en faveur du climat sont des démarches cruciales pour relever les défis actuels. À cet égard, le 6e rapport du GIEC renforce la compréhension des enjeux climatiques, souligne les conséquences, et propose des solutions concrètes.
En voici les quatre principaux enseignements à retenir :
La hausse de la température globale s’est encore accentuée
Une certitude, le réchauffement climatique est provoqué par l’activité humaine. La décennie 2011-2020 est ainsi la plus chaude depuis 125 000 ans.
La concentration de CO2 (dioxyde de carbone) dans l’atmosphère (410 ppm en moyenne) est inédite depuis 2 millions d’années. Au rythme actuel, l’augmentation du réchauffement global aura atteint +1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle dès le début des années 2030.
Une infographie illustre les scénarios de réchauffement futur dans ce 6ème rapport du GIEC : on y constate que les personnes nées en 2020 vivront sous un climat bien plus chaud à l'âge de 70 ans que celles ayant né en 1950 ! La mesure dans laquelle les générations futures connaîtront un monde plus chaud et différent dépend des choix actuels et à court terme.
La vulnérabilité des écosystèmes et des populations s’accentue
Les effets du changement climatique provoquent de graves crises humaines, impactant l’accès à l’eau et à l’alimentation, la santé, l’activité économique, etc. Ces effets sont amplifiés en ville où vit plus de la moitié de la population mondiale. Actuellement, 3,3 milliards d’individus habitent dans des zones vulnérables au changement climatique.
Les émissions de gaz à effets de serre continuent d’augmenter
Les émissions de gaz à effets de serre (GES) ont continué à croître fortement sur les dix dernières années (56 gigatonnes d'équivalent CO2 par an en moyenne). Portées par l’augmentation globale de l’activité dans de nombreux secteurs économiques qui exploitent les énergies fossiles. L’amélioration de l’efficacité énergétique n’a pas pu le compenser.
Pour respecter l’objectif de limiter à 1,5°C le réchauffement climatique, le pic des émissions de CO2 doit être atteint en 2025, avant la neutralité carbone en 2050.
Limiter le réchauffement à 1,5°C et 2°C implique des réductions rapides, profondes et dans la plupart des cas immédiates des émissions de gaz à effet de serre. Nous devons décarboner profondément et rapidement !
Les impacts du réchauffement vont s’intensifier
Concrètement, ils se manifesteront par des extrêmes de températures, l’intensité des précipitations, la sévérité des sécheresses, l’augmentation en fréquence et en intensité des événements climatiques rares, l’accélération de la fonte du permafrost, de la glace de mer en Arctique, des glaciers de montagne et des calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique. Certaines conséquences du changement climatiques seront irréversibles, notamment sur la perte de la biodiversité.
En l’absence de changement majeur par rapport aux politiques en place en 2020, le réchauffement climatique global risque d’atteindre entre +2,4°C et +3,5°C d’ici 2100, avec une valeur médiane de 3,2°C.
Pour assurer un avenir vivable à l’humanité, le GIEC estime qu’il convient de diviser par deux les émissions de GES d’ici 2030. Son 6e rapport énumère un certain nombre de solutions. Dans cette optique, chacun a un rôle à jouer, notamment les entreprises.
Stratégies de décarbonation pour les entreprises : les éléments essentiels
Chaque dixième de degré compte dans la lutte contre le réchauffement climatique. Pour le GIEC, quatre grands leviers sont à actionner :
- Agir sur la demande, dans une optique de sobriété, pour réduire la consommation et le recours aux énergies fossiles. De l’autre côté, accroître la production d’énergie décarbonée en déployant l’éolien et le photovoltaïque. De quoi réduire les émissions de GES de 40% à 70% d’ici 2050.
- Favoriser la rénovation énergétique des bâtiments et les constructions à énergie passive.
- Accroître l’utilisation des mobilités vertes et douces tout en réduisant la production de déchets et les pollutions.
- Développer l’agroécologie, les plantations d’arbres et la réutilisation de l’eau.
Au-delà des changements de comportement individuels (adopter la marche et le vélo, manger moins de viande rouge, composter, privilégier le train à l’avion, etc.), le collectif peut contribuer à réduire les émissions de GES. De ce point de vue, les entreprises sont motrices. En s’appuyant sur la finance verte qui réoriente les flux financiers vers des projets de décarbonation, elles peuvent mettre en place des solutions de développement durable accélérant la transition énergétique.
La rénovation énergétique des bâtiments et l’efficacité énergétique s’inscrivent dans cette logique écoresponsable. Elles représentent des investissements vertueux à même d’économiser l’énergie, au même titre que le recours aux énergies renouvelables (ENr).
De nombreuses entreprises peuvent investir dans des dispositifs de production d’ENr leur permettant de sortir de leur dépendance aux énergies fossiles. Autre exemple de technologie propre, la mobilité électrique. Investir dans une flotte de véhicules 100% électrique est un bon moyen de réduire l’empreinte environnementale de l’entreprise tout en réalisant des économies à l’usage.